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Les militants CGT, grands bâtisseurs de la Sécurité sociale
Pour les militants CGT qui veulent que les ordonnances de 1945 se réalisent, une solution va s’imposer : organiser eux-mêmes, l’installation des caisses comme en témoigne, ci-dessous, Jolfred Fragonara.

Jolfred Fragonara,  (1919-2016)

Ouvrier métallurgiste, militant syndicaliste et communiste.

Secrétaire Général de l’Union Départementale de Haute-Savoie.

Responsable dès les premières heures de la mise en place de la Caisse Primaire de Sécurité sociale de Haute-Savoie.

« On avait reçu une note du Bureau  Confédéral du 10 janvier 1946 qui disait : le soucis du législateur entraîne pour la confédération une lourde responsabilité, la volonté de réussir doit animer et obliger à choisir des camarades qui devraient consacrer à l’exercice de leur fonction tout le temps nécessaire, il faut éviter l’absentéisme qui serait exploitée par les adversaires de la
gestion ouvrière ».

« Le message était clair : ou ça réussi et c’est grâce à nous, ou ça échoue… mais on n’a pas le droit d’échouer car c’est une grande réforme nouvelle : la Sécurité sociale. »

On s’est trouvé tout seul à la CGT pour mettre en place la Sécurité sociale dans tous les départements.

En Haute Savoie, il a fallu fusionner quatre caisses. On avait tout en quatre exemplaires : locaux, responsables…

« Petit à petit on a mis en place un conseil d’administration car pour aller vite, il n’y a pas eu d’élection en 1946 après l’ordonnance de 1945 d’Ambroise Croizat (…)

On ne voulait pas licencier, alors on a cherché à recaser tout le monde. On a décidé de construire, à Annecy, un nouveau local pour le siège départemental. Pour les sections, on s’adressait aux maires afin qu’ils mettent à dispositions des locaux. »

« On peut dire d’une manière certaine, que c’est la CGT qui a mis en place la Sécurité sociale en 46 jusqu’au mois d’avril 47, où la CFTC avait obtenu qu’on fasse les élections (…)

Mon rôle à moi c’était de m’assurer qu’on allait mettre en place un organisme qui allait répondre aux désirs des assurés sociaux parce que il y avait un enthousiasme terrible dans les entreprises pour mettre en place cette Sécurité sociale (…)

On était tous responsable de syndicats mobilisés dans l’alimentation, la construction, dans le textile, dans les métaux, la CGT nous avait dit : la priorité numéro un : c’est la Sécu (…)

 

« Entre 1946 et avril 1947 la sécu était en place, tout était fait. A partir de là dans nos préoccupations syndicales il n’y avait pas que les conventions collectives ou les salaires, il y avait la Sécurité sociale…».