Les chroniques de Ludo : L’histoire secrète du patronat ! – Episode 5

A l’heure où le patronat de notre pays ne s’est jamais autant enrichi et où, à travers Macron il tente d’obtenir la destruction totale de notre protection sociale il convient de revenir sur l’histoire de ce patronat.
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Episode 5 : Les banques…

Le monde bien plus feutré des banques n’échappe pas non plus à la controverse :

La banque de l’Indochine est très en cour à Vichy. Un de ses dirigeants Paul Baudoin sera traduit devant la Haute Cour de Justice et condamné à 5 ans de travaux forcés, à la dégradation nationale et à la confiscation de tous ses biens.
Peine toutefois communié 2 ans plus tard en 5 ans d’indignité nationale, il réintégrera alors la banque d’Indochine …

Celle-ci recueille quelques autres rescapés de la collaboration comme Paul de Thomasson grand commis de la finance ayant siégé dans cette banque au titre de représentant de la banque de Paris et des Pays Bas.

Il est «épuré» en décembre 1945 sur ordre du ministre des finances. Il est alors exclu de la banque de Paris et des Pays bas ainsi que de tous les conseils d’administrations où il siégeait.
Il sort du « purgatoire » en 1950 et devient …Directeur Général Adjoint de …la banque d’Indochine bien sur !
Pire, en 1952 il est même promu officier de la légion d’honneur au titre du ministère des finances …sic !

Un autre «paria» rejoint cette banque, un certain René Bousquet ancien secrétaire général de la police nationale de Pierre Laval et maître d’œuvre de la « rafle du Vel d’hiv» au cours de laquelle 13000 juifs furent déportés dont 4000 enfants.

Absout par la Haute Cour en 1950, il entre lui aussi à la banque d’Indochine comme secrétaire général et siégera dans de nombreux conseils d’administrations de filiales de cette banque…

Les patrons sous l’occupation : la guerre des mémoires !
« Je n’ai vu aucun de vous, Messieurs à Londres …ma foi, après tout, vous n’être pas en prison » aurait lancé le Général de Gaulle à la Commission de représentation patronale, l’embryon du CNPF en octobre 1944.

Ce même CNPF lui répondra 4 ans plus tard à travers François Ceyrac dans son livre parlant de « résistance professionnelle », plus « souterraine » d’un patronat déterminé à s’opposer à l’occupant nazi …

C’est l’image que va chercher à se construire le CNPF, dès la Libération.
Image trompeuse car l’enjeu est immense et renvoie à la légitimité même des élites patronales !
Si certains chefs d’entreprises isolés ont bien fait acte de résistance, on ne peux pas en dire autant du patronat dans son ensemble !

A suivre…

Des sociétés mixtes au service des Nazis