Macron diabolise le COR a son image
Dans un contexte où la dernière réforme des retraites rejetée par toutes et tous est au cœur des débats, le Conseil d’orientation des retraites (COR) vient nous livrer un rapport annuel très orienté qui devait servir, nous le comprenons très vite à sa lecture, à un gouvernement déjà prêt à une nouvelle réforme du système de retraite. Dans ce but, Emmanuel Macron n’avait pas hésité à l’automne dernier à limoger le président du COR, jugé trop conciliant avec les opposants à la réforme, afin de le remplacer par un de ses proche, Gilbert Cette, soutien de la première heure et économiste néo libéral.
Gilbert Cette avait pour mission de mettre le COR, défini comme « une instance indépendante et pluraliste d’expertise et de concertation », soi-disant neutre, au diapason des réformes Marconistes et il l’a fait.
Pensée unique, hypothèse unique
Ainsi le COR s’est attaché cette année dans ses prévisions à ne retenir qu’une seule hypothèse contrairement aux années passées, à savoir la plus pessimiste sur la base de critères de croissance bas imposés par le gouvernement. Alors que le régime est excédentaire (+0,1%) en 2023 il deviendrait selon cette unique trajectoire rapidement déficitaire d’ici 2030 (-0,4%).
L’an passé le COR l’avait évalué bien moins déficitaire (-0,2%) pour la même période. En creusant un peu le COR nous montre aussi qu’il ne s’agit pas d’un déficit engendré par plus de dépenses mais lié à un manque que de recettes, en particulier en ce qui concerne la CNRACL, régime des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, et ce, du fait d’une politique de réduction drastique de personnel.
Recruter dans les services publics ou piquer dans les caisses de l’Agirc-Arrco ?
Les solutions sont donc simples : recruter massivement dans ces secteurs qui en ont un besoin criant comme à l’hôpital afin de retrouver un service public de qualité partout sur le territoire. Le COR ne propose évidemment rien dans ce sens mais invite plutôt le gouvernement à s’intéresser à des régimes comme l’AGIRC ARRCO (régime complémentaire des salariés du privé) afin de trouver des solutions. Le COR profite donc de ce rapport pour réintroduire le système de retraite à points, si cher à Macron, et largement rejeté en 2019 par tous.
La retraite est avant tout un choix de société dont les solutions sont simples et multiples :
hausse des salaires, hausses des embauches, égalité salariale, fin des exonérations…
Nous ne pouvons continuer à accepter des politiques antisociales qui repoussent toujours plus loin l’âge de départ à la retraite, précarisant les salariés et futurs retraités. Politiques légitimées par de pseudo organismes « neutres », dirigés par des économistes libéraux affichés.
Le RN sur les pas de Macron et réciproquement
À ceux qui ont cru que le RN s’intéressait au monde du travail, nous leur rappelons le silence assourdissant de ses 89 députés durant toute la contestation contre la réforme des retraites. Les vagues promesses de retour à une retraite à 60 ans faites par Jordan Bardella ont vite volé en éclat quand il s’est s’agit de procéder au transfert de Éric Ciotti, chantre de la retraite à 65 ans (au moins).
Le RN est un parti raciste et fasciste de droite libéral à la botte du grand capital qui ne reviendra pas sur les réformes imposées par Macron et celles imposées par les différents gouvernements qui l’ont précédé, bien au contraire il ne fera que poursuivre leur œuvre.
