RPN Classification - 17/09/2024
Déclaration FNPOS CGT à l’attention de la direction de l’UCANSS, des caisses nationales et des ministères de tutelle.
Depuis le début des négociations, l’employeur fait preuve d’une absence totale de prise en compte des revendications légitimes des salariés.
À ce jour, en parallèle de la négociation classification aucune avancée significative n’a été réalisée concernant :
L’augmentation de la valeur du point pour 2024 ;
La mobilisation de l’enveloppe de 56 millions € initialement prévue pour la prime de partage de la valeur ;
L’activation de la clause de revoyure du titre restaurant pour atteindre le plafond 2024.
Pire encore, la négociation sur la complémentaire santé a abouti à une augmentation de la cotisation salariale. L’employeur, sous prétexte de la situation politique actuelle, refuse tout engagement de dépenses supplémentaires.
La FNPOS CGT dénonce avec force le projet de classification proposé par l’employeur.
Les mesures proposées sont une insulte pour la majorité des salariés, avec 60 % d’entre eux qui n’en bénéficieront que très peu, voire pas du tout. La « fausse » mesure collective annoncée, une garantie minimale de 3 points de compétences, représente un gain financier dérisoire de seulement 22,83 € bruts par mois pour la majorité des salariés en place. Et ce n’est pas le tour de passe-passe de l’Ucanss relayé par certaines organisations syndicales qui, pour faire avaler la pilule, annualise ces 3 points ridicules sur 14 mois. Cela ne permettra pas de compenser l’inflation à deux chiffres de ces dernières années. A croire que les ministres de tutelle, les directions de l’Ucanss et des caisses nationales sont nés avant la honte.
Nous dénonçons cette situation inacceptable et exigeons des mesures concrètes et significatives pour tous les salariés. De plus l’employeur, conscient que de nombreux salariés vont se retrouver au bord du chemin, utilise 40 % de l’enveloppe à des fins autres que la classification, pensant éviter la grogne des salariés. Il est impératif de reconnaître et de valoriser la compétence acquise des personnels en place, et non de se concentrer uniquement sur l’attractivité au détriment, par la fongibilité, de la reconnaissance des compétences.
De plus, cette négociation se déroule dans un climat de répression syndicale inacceptable. Plusieurs de nos camarades militants de la CGT sont menacés de sanctions disciplinaires en raison de leur action syndicale légitime. Nous ne tolérons pas ces tentatives d’intimidation et de musellement de la voix syndicale. Si l’employeur cherche la confrontation avec notre organisation syndicale, il sera servi !!!
Car quand on touche à un militant de la CGT, c’est à toute la CGT qu’on s’attaque !!!
En conclusion, nous exigeons des moyens financiers supplémentaires et une révision complète du projet de classification afin de garantir une véritable reconnaissance des compétences et des parcours professionnels pour tous les salariés. L’employeur fidèle exécutant du gouvernement et du patronat doit cesser son mépris de classe vis-à-vis des travailleurs de la Sécurité sociale et prendre en compte leurs revendications légitimes.
INC AT-MP - 19/09/2024
La FNPOS CGT souhaite exprimer sa profonde inquiétude et son opposition ferme à la nouvelle Convention d’Objectifs et de Gestion (COG) signée le 5 juillet 2024. La stratégie choisie pour cette COG, loin de renforcer la prévention et la protection des travailleurs, risque au contraire de dégrader encore davantage les conditions de travail et la sécurité des salariés.
Depuis plusieurs années, nous constatons une érosion continue des moyens humains alloués à la prévention des risques professionnels. Les politiques funestes que vous appliquez avec zèle ont affaibli les dispositifs de protection et prévention, laissant les travailleurs de plus en plus vulnérables face aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. Les COG successives, en imposant des objectifs budgétaires stricts et en réduisant les ressources disponibles, n’ont fait qu’aggraver cette situation. Même si cette nouvelle COG semble augmenter les effectifs de 10%, la réalité est que cela ne permet même pas de revenir à une situation soutenable après des années de disette en termes d’effectif.
Les chiffres sont alarmants : chaque jour, 3.5 personnes décèdent pour des motifs en lien avec le travail. Depuis 2010, le nombre de morts suite à un accident du travail n’a cessé d’augmenter, passant de 529 à 759 décès par an. La CGT souhaite aussi insister sur un autre chiffrage puisque le nombre exact de morts en lien avec le travail est de 1287. Cette tendance mortifère est la preuve de l’échec des politiques mises en place pour protéger les travailleurs. Les jeunes travailleurs sont particulièrement touchés, exposés à des risques accrus dans des conditions de travail souvent précaires.
Nous rappelons que la mission première de la Sécurité Sociale est de garantir la santé et la sécurité des travailleurs. Or, les mesures prévues par cette convention vont à l’encontre de cet objectif fondamental. La vision de la CNAM est diamétralement opposée à la réalité du terrain que nous observons dans nos organismes. Le manque d’effectifs, le manque d’inspections et des contrôles, ainsi que l’insuffisance des financements pour les recrutements et la mauvaise utilisation des budgets pour les actions de prévention, sont autant de décisions qui mettent en péril la santé et la vie des travailleurs. Où est donc passée l’analyse des risques professionnels ? Comment mener une politique volontariste de prévention sans analyse des risques ?
La CGT dénonce également la volonté du patronat, avec la complicité des tutelles, de priver les travailleurs de leur droit à réparation. La réécriture de l’article 39 de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) de 2022 complique considérablement l’indemnisation des victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Cette modification législative réduit la possibilité pour les travailleurs d’obtenir une réparation intégrale auprès des tribunaux, en rendant plus difficile la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur.
La CGT exige depuis la mise en place du système de COG sa suppression. Les travailleurs ne doivent plus subir vos politiques de casse de la Sécurité sociale. Nous demandons que des moyens humains et financiers suffisants soient alloués pour assurer une véritable démarche de prévention primaire des risques professionnels. Il est impératif de renforcer les équipes, d’augmenter les contrôles et les sanctions et de garantir des financements adéquats et leur bon usage pour les actions de prévention. La santé et la sécurité des travailleurs ne peuvent être sacrifiées sur l’autel de la rentabilité économique.
La CGT reste mobilisée et déterminée à défendre les droits des travailleurs. Nous continuerons à lutter pour une Sécurité Sociale qui protège réellement les travailleurs et qui place la prévention des risques professionnels au coeur de ses priorités.