La direction organise les processus qui découlent des obligations qui s’imposent à France Travail au 1er janvier 2025 : inscription obligatoire, orientation vers les partenaires du Réseau Pour l’Emploi (France Travail, Cap Emploi, Conseils Départementaux, Missions Locales et demain Opérateurs Privés de Placement),
diagnostic partagé et signature d’un contrat d’engagement.
La direction affirme que ça ne sera pas le « Big-bang » attendu mais juste une évolution dans nos missions. Et pourtant :
Inscription obligatoire pour tous ! : allocataires du RSA, jeunes suivis par les missions locales et les
DEBOE accompagnés par Cap Emploi : plus d’1,5 millions d’usagers se verront contraints à
l’inscription dès le 2 janvier 2025, en plus des inscriptions qui se feront mensuellement, sur
« demande » ou de façon « systématique »,
Suppression de l’ESI remplacé par un questionnaire complété par le demandeur d’emploi lors de son
inscription. Ce questionnaire déterminera, par un algorithme, l’orientation vers le référent. A France
Travail Il fixera aussi la modalité de suivi et d’accompagnement en générant le 1er rendez-vous (jusqu’au
31 mars 2025, les conseillers effectueront les entretiens d’orientation par téléphone pour vérifier que
l’outil fonctionne),
Mise en place d’un Diagnostic Socio Professionnel (DSP) qui, en plus de s’ingérer dans la vie privée
et personnelle des usagers, vous proposera (dans un 1er temps, puis imposera ?) les actions à mettre en œuvre,
Généralisation de l’outil Organisation des Démarches (ODD), qui sera en charge de comptabiliser si
vous imposez bien les 15 heures minimum d’activités d’accompagnement à tous les usagers,
Remplacement du PPAE par un Contrat d’Engagement, véritable machine à broyer tout autant les
usagers que les conseillers. En effet, les deux parties s’engagent personnellement à respecter les
termes d’un contrat qui, pour la CGT, n’a pas lieu d’être. C’est à l’Etat de se donner la volonté et les
moyens de garantir le droit au travail (travail choisi librement) inscrit dans la Constitution,
Suppression de la gestion de la liste remplacée par un renforcement des contrôles par les équipes
CRE sur des faisceaux d’indices, avec une multiplication attendue des « contrôles et radiations flash »
sans échange prévu avec l’usager.
Mais la direction en vous présentant ces évolutions ne vous dit pas tout :
Vous est-il présenté le fait que la loi Plein Emploi permette que, par simple décret, des opérateurs
privés (ex. agences intérim) se voient orienter directement, via l’algorithme, des privés d’emploi
pour les accompagner ?
Vous est-il annoncé que, pour « mieux accompagner », le nombre de contrôle de recherche d’emploi
va être multiplié par 3, passant de 500 000 à 1 500 000 contrôles ?
Vous est-il présenté l’ensemble des prestations sous traitées et l’amplification de la sous-traitance
depuis la transformation de Pôle emploi en France Travail, que ce soit sur le volet « entreprise » ou
sur le volet « demande » ?
La direction vous a-t-elle informé que le gouvernement compte supprimer 500 postes dès 2025 ? Qu’elle annonce aussi « gagner » 2900 postes grâce à des « gains d’efficience » d’ici 2027 ? Que nous dit-elle quant à l’avenir de nos collègues en CDD ? Rien, silence radio !
Depuis des mois, la CGT dénonce et combat cette loi Plein Emploi pensée pour mettre la pression sur lestravailleurs privés d’emploi et, au-delà, sur l’ensemble du monde du travail.
De plus, le choix du gouvernement de ne pas donner les moyens financiers et humains à France Travail
pour mettre en œuvre cette loi brutale traduit sa volonté de « libéraliser » encore plus le Service Public
de l’Emploi, en garantissant un recours encore plus massif à la sous-traitance et aux opérateurs privés
de placement.
La direction continue d’avancer à « marche forcée », sans grande considération ni pour nos métiers, ni pour nos emplois et encore moins pour nos conditions de travail et la nécessaire augmentation des salaires et traitements (gel du point d’indice en 2024 et déjà prévu pour 2025, NAO à 0% en 2024 et surement en 2025).