Deux facteurs vont provoquer des évolutions à savoir l’irruption à compter de 1931 de la crise commencée en 1929 qui se traduit par une aggravation de la situation de la classe ouvrière et la montée des fascismes avec la victoire de Mussolini en Italie et le développement rapide en Allemagne.
La CGT et la CGTU n’analysent pas la crise économique dans les mêmes termes.
La première considère que c’est une crise de la sous consommation et appelle à des solutions keynésiennes.
La CGTU quant à elle la tient pour une crise d’effondrement du capitalisme supposant une issue révolutionnaire.
Le 6 février 1934, la violente mobilisation des ligues d’extrêmes droites ramène au premier plan les questions de l’Etat, de la Démocratie des masses. La CGT abandonne sa campagne en faveur d’un plan de réformes structurelles pour se résoudre à une grève politique destinée à palier l’impuissance de la gauche républicaine face à la menace fasciste.
La CGTU ne partage pas ces analyses mais se retrouve en phase avec une politique de mobilisation des masses à laquelle elle s’essayait seule depuis des mois.
Les 8 et 9 octobre 1934, la CGTU s’adresse à son homologue confédérée mais cette dernière se refuse à l’unité d’action et préconise au contraire, une unité organisée par retour pur et simple des unitaires dans la « vieille CGT».
L’accord se réalise qu’après la manifestation du 14 juillet 1935 à laquelle les deux confédérations s’associent.
CGT et CGTU ratifient un texte commun :
« Le mouvement syndical à tous les échelons s’administre et décide de son action dans l’indépendance absolue à l’égard du patronat, des gouvernements, des partis politiques et autres groupements extérieurs …Sa neutralité à l’égard des partis politiques ne saurait impliquer son indifférence à l’égard des dangers qui menaceraient les libertés publiques comme des réformes en vigueur ou à conquérir » .
Cet énoncé permet aussi de ratifier le programme du Rassemblement populaire. Leur signature en bas d’un programme dont les finalités sont électorale, au côté des partis radical, socialistes, communistes et des dizaines d’associations constitue une première.
Les rapprochements se concrétisent en mars 1936 au congrès de Toulouse…
A SUIVRE