Le mécontentement social prend de l’ampleur dès l’été 1946 car la pénurie et les restrictions demeurent tandis que les salaires suivent difficilement l’évolution des prix.
Le refus du gouvernement et du patronat de satisfaire les revendications provoquent au cours du printemps 1947 de grandes grèves revendicatives.
Ces difficultés avivent les rivalités entre la majorité confédérale (ex CGTU) et la tendance réformiste et socialiste autour du journal «Force Ouvrière» et prônent l’indépendance syndicale.
L’entrée dans la guerre froide et les vagues de grèves de novembre et décembre 1947 rendent inévitable une nouvelle scission, avec en décembre 1947, la création de Force Ouvrière.
Le monde est coupé en deux.
Pour les uns, la responsabilité en incombe à l’URSS et à la création du Kominform (Organisation centralisée du mouvement communiste international).
Pour les autres les Etats Unis et le plan Marshall, comme outil d’endiguement du communisme qui en sont à l’origine, l’anticommunisme servant d’arme idéologique au patronat, à la droite, et aux forces «sociales-démocrates». Ils utilisent abondamment la concomitance des positions de la CGT et du PCF.
Les autres syndicats ne sont pas exempts de relations partisanes : FO avec la SFIO et l’AFL-CIO (Fédération des Syndicats Américains) qui lui verse des « subventions » ; la CFTC avec l’Eglise et les syndicats patronaux avec les partis de droite.
En 1948, la situation est explosive suite à une dévaluation du franc et à la libéralisation des prix qui conduisent à une diminution du pouvoir d’achat des salariés de l’ordre de 20%.
Les grèves se développent dans la fonction publique, la métallurgie, le bâtiment, l’aéronautique ou les transports. Le 23 septembre, les travailleurs du sous-sol entrent en grève suite à un référendum qui débute le 4 novembre.
La répression est terrible. Elle se traduit par 6000 licenciements, 3000 arrestations et 2793 condamnations dont 173 à de la prison ferme.
L’échec de cette grève marque durablement la classe ouvrière et il faudra attendre 1953 pour qu’un dynamique revendicative soit victorieuse.
Menant campagne contre la plan Marshall, la bombe atomique, le réarmement allemand, la CGT mène actions revendicatives et transformations politiques. Elle ne se définit pas comme simple porteuse des revendications ouvrières mais s’inscrit dans une configuration politique de transformation émancipatrice de la société qui la lie étroitement au Parti Communiste Français.
A SUIVRE