«Histoire de la CGT, Bien-être, liberté, solidarité» Ep 16

Les chroniques de Ludo Saison 2 épisode 16
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Pour les dirigeants du PCF, la transformation sociale est tributaire de la conquête du pouvoir et, de 1948 à 1956, la CGT peine à trouver des marges d’autonomie.

Le contexte international est également celui de la «sale guerre» d’Indochine. En 1953 dans une déclaration au 3ème congrès syndical mondial à Vienne, la CGT réaffirme « son soutien aux luttes d’émancipation des peuples coloniaux et leur droit à disposer d’eux-mêmes.

Les tensions entre la CGT et l’Etat, qui la considère comme un ennemi de l’intérieur, sont à leur comble. La manifestation du 28 mai 1952 organisé par le PCF, la CGT et le conseil départemental de la Paix contre la venue à Paris du général Ridgway, nommé à la tête de l’Otan, est interdite.

Elle tourne à l’émeute, les manifestants n’hésitant pas à charger la police.

S’appuyant sur la loi votée le 8 mars 1950 qui promulgue « la répression de certaines atteintes à la sûreté extérieure de l’Etat», le gouvernement dénonce un complot. Tout au long de l’été 1952, les sièges d’organisations démocratiques sont perquisitionnés, des dirigeants de la CGT sont emprisonnés, d’autres passent à la clandestinité.

Les salariés ont une appréciation mitigée des actions présentant un caractère partisan et violent. La CGT en tire les conséquences sans pour autant abandonné les luttes revendicatives.

De 1950 à 1955 le ministère du travail recense 2035 grèves et 3,8 millions de grévistes. Des militants CGT sont licenciés, les réquisitions et interdictions de manifester se multiplient. Le 14 juillet 1953, 7 manifestants dont 6 Algériens sont tués.

A partir de 1954, la manifestation du 1er mai est interdite.

Si la scission et les coups de boutoir de la guerre froide affaiblissent la CGT, notamment en termes d’effectifs, elle garde une influence majoritaire parmi les salariés. En 1955, elle recueille 43% des suffrages aux élections, à la sécurité sociale et 54,9% aux élections aux Comités d’Entreprise.

Le concept de « paupérisation absolue prévaut dans la CGT. Ce débat peut s’expliquer en partie par la stagnation des salaires qui en 1954 n’atteignent pas le niveau de 1937.

Pour le 30ème congrès en juin 1955, le programme économique adopté en 1953 disparaît des textes préparatoires, remplacé par un programme d’action. Les débats sont vifs vis-à-vis de la position à tenir par rapport au PCF et la prééminence du politique sur le syndical.

Les idées d’indépendance syndicale et de démocratie cheminent mais les réflexes issus de la clandestinité et le poids de la guerre d’Algérie repoussent leur mise en œuvre.

A SUIVRE