En mai 1969 est accordée une 4ème semaine de congés payés et la loi du 2 janvier 1970 remplace le SMIG par le SMIC qui est désormais indexé sur la croissance et pas seulement sur l’inflation.
Les luttes sociales, dont la fréquence et la puissance fragilise les systèmes de pouvoir font alors la démonstration de leur efficacité. La CGT des 30 glorieuses est encore largement animée par la génération du Front Populaire.
Mais si les éléments de tradition restent forts, de sensibles changements se produisent.
En juin 1967, Séguy succède à Frachon lors du 36ème congrès confédéral. Le dirigeant emblématique de la période Thorez cède ainsi la place à un secrétaire général n’est pas autant dans les pratiques de la « stratégie de relais » entre le PCF et la CGT.
Georges Séguy tente d’engager une dynamique de transformation qui peine à se concrétiser même si le congrès confédéral de 1972 se veut celui de la «démocratie syndicale» avec l’accession aux responsabilités de représentants de différents courants.
Bien que relatif, le renouvellement du personnel dirigeant est plus marqué qu’au cours de la période précédente.
Tout en s’exprimant de manière un peu plus distancié qu’auparavant, les liens restent fort, tant au niveau des cadres dirigeants que des analyses.
Si la CGT dénonce l’intervention des chars du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie en août 1968 et se montre de plus en plus critique avec la FSM dominée par le monde soviétique, elle fait largement sienne l’interprétation de la société en termes de «capitalisme monopoliste D’État» proposé » par l’économiste communiste Paul Boccara.
Dans le sillage de mai 68, la CGT enregistre une hausse de ses effectifs d’environ 300000 unités mais cette courte embellie est suivie d’une stagnation, au niveau certes élevée de 1,8 millions d’adhérents jusqu’en 1975.
Par ailleurs, la centrale cherche à s’ouvrir à un salariat de plus en plus tertiarisé mais, globalement de 1968 au milieu des années 1970, la Confédération n’élargit pas sa base alors que le salariat continue de s’accroître.
Et son peuple vieillit …
A SUIVRE