«Histoire de la CGT, Bien-être, liberté, solidarité» Ep 22

Les chroniques de Ludo Saison 2 épisode 22
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L’entrée de l’armée soviétique à Kaboul (déc 79) et la déclaration de l’État d’urgence en Pologne ( déc 81) suscitent vifs débats et controverses au sein de la direction confédérale. Si le bureau confédéral préconise la concertation, il ne condamne pas l’emprisonnement des dirigeants de Solidarnosc.

De fort remous bousculent donc le bureau confédéral entraînant les départs de René Buhl, Jacqueline Dervilly-Lambert, Christine Gilles et Jean Louis Moynot , la direction confédérale se referme sur elle-même.

La CGT ne prête pas, alors, assez attention à l’érosion de ses forces. En effet, à partir du milieu des années 1970, elle enregistre un recul de ses effectifs où de 1976 à 1990 elle perd deux adhérents sur trois.

La crise du syndicalisme se lit par le biais du nombre d’adhérents. Ce n’est pas suffisant. Il faudrait aussi interroger les politiques patronales «de restructuration et de modernisation » de l’industrie, la casse du collectif et de ses potentialités de résistance.

De même pour la stratégie du Conseil national du patronat français (CNPF), décidée dès 1975 pour ruiner la politique conventionnelle depuis les années 1950, qui vise la CGT.

En 1981, pour la première fois sous la Vème République, les forces de gauche gagnent l’élection présidentielle et l’espoir de jours meilleurs explose dans les entreprises. La direction de la CGT déclare vouloir apporter un soutien critique au gouvernement.

La vague de premières mesures est marquante : nationalisations, retraite à 60 ans, 5ème semaine de congés payés, 39 heures, plan emploi, augmentation des bas revenus, lois Auroux, abolition de la peine de mort et remboursement de l’IVG.

Mais c’est encore une fois la rigueur salariale qui est convoquée pour faire face à une nouvelle récession.

Après un débat serré, la CGT arrête sa position (document d’orientation 41ème congrès 1982) :

«l’attitude de la CGT est claire : ni complaisance, ni irresponsabilité, ni surenchère, ni abandon des intérêts des travailleurs».

Au 41ème congrès, Henri Krazucki est élu secrétaire général.

Le plan de rigueur annonce un tournant durable qui pèse sur les luttes sociales et prendra encore de l’ampleur avec le retour de la droite au pouvoir en 1986.

La CGT est ainsi secouée et partagée entre la volonté de contribuer à la réussite de la gauche et la conduite de la nécessaire lutte contre les politiques mises en œuvre.

D’abord seule, s’engageant dans des luttes souvent qualifiées de «radicales», la CGT tient le drapeau de la contestation. Celui de l’espoir ? Puis, à partir de 1986, les étudiants contre la loi Devaquet , les cheminots et les infirmières ( 1988, 1989, 1991) contribuent à élargir le mouvement.

Dans un climat répressif, les organisations de la CGT s’accordent pour tenter de dynamiser les luttes…

A SUIVRE