Le mur de Berlin est tombé (1989), les crises des sociétés socialistes de l’Europe de l’Est ont eu raison de l’URSS (1991). François Mitterrand achève son second septennat, au poste de premier ministre Pierre Bérégovoy va être remplacé par Edouard Balladur (mars 1993, 2ème cohabitation).
La CGT est très affaiblie, Louis Viannet est élu Secrétaire général début 1992 lors du 44ème congrès, lui qui a toujours plaidé pour un changement profond du travail de toutes les organisations confédérées, dénoncé la délégation de pouvoir ou encore l’élaboration de revendications en cercle réduits.
Il décide de «faire du neuf», milite pour une CGT diverse, soutient la mutation de l’emblématique Vie Ouvrière au profit d’un hebdomadaire de la question sociale, préconise la création de syndicats interpro», tente de théoriser le «syndicalisme rassemblé» et cherche à faire admettre la CGT à la Confédération Européenne des Syndicats.
La guerre du Golfe (août 1990) capte les esprits, l’action syndicale en pâtit.
En 1991 les assistantes sociales donnent de la voix, en 1992 les routiers, en 1993 Air France et Air Inter. 1994 est aussi une année de mobilisation pour la défense de l’enseignement public contre la loi Bayrou, mais l’année restera marquée par les manifestations victorieuses des lycéens, des étudiants et des jeunes salariés contre le contrat d’insertion professionnelle (CIP).
La CGT est convalescente, ses effectifs sont stables mais la reconquête n’est pas encore là. Pourtant, en décembre de cette année 1995, un puissant mouvement social contre le plan Juppé marque un rebond significatif.
Le 15 novembre 1995, Alain Juppé annonce une série de mesures en vue «d’assainir la gestion de la politique sociale» toutes aussi négatives les unes que les autres dont le recul de l’âge de la retraite pour les salariés du secteur public et les objectifs budgétaires pour la Sécu.
Le 17 , gouvernements et SNCF signent un contrat de plan afin d’augmenter les gains de productivité.
Le 23 novembre les cheminots démarrent la grève laquelle s’élargit aux postiers, aux gaziers électriciens, aux enseignants, plus difficilement aux salariés du secteur privé et suscite de puissants cortèges tant à Paris qu’en province.
La CFDT campe dans … «un soutien critique» au plan Juppé, le dynamisme des assemblées générales de grévistes et la popularité du mouvement en dépit du discrédit que les médias tentent de jeter sont à remarquer.
Le 10 décembre, Alain Juppé pourtant « droit dans ses bottes », jette l’éponge…
A SUIVRE