Les premières fédérations apparaissent entre 1876 et 1883. La poussée revendicative et l’émergence d’un « parti ouvrier» réactivent les projets de légalisation des syndicats. La loi du 21 mars 1884 tourne la dernière page d’un siècle d’interdit juridique.
Sans doute confiant dans les vertus du temps et de la négociation, le législateur caresse l’espoir d’une pacification des relations sociales.
Hors la conjoncture économique se dégrade ( 1184/1885 et 1889/1890) entrainant une baisse générale des salaires, montée du chômage et concurrence entre travailleurs.
Le mouvement ouvrier s’affirme par la grève où la cessation de travail devient un acte réfléchi.
En 1886 un premier groupement des formes syndicales s’opère avec la création d’une fédération nationale des syndicats et groupe corporatif de France et des colonies ( sous la direction de Jules Guesde), elle rassemble près d’un tiers des syndiqués du pays et malgré des défauts d’organisation, il faut lui reconnaître d’avoir été l’inspiratrice des démonstrations du 1er mai (1891 Fourmies) et d’avoir popularisé les revendications autour d’un minimum salarial et la journée de 8 heures.
Le rôle croissant des bourses du travail.
Elles représentent une forme originale de structuration ouvrière. Centre de réunions, secours de grèves, cours professionnels, bibliothèques servent de relais à la propagande syndicale.
D’inspiration anarchiste, elle concurrence directement celui de Jules Guesde et de la FNS.
Dès son congrès fondateur, en février 1892, la fédération nationale des Bourses du Travail affiche sa volonté d’indépendance vis-à-vis de l’Etat et de l’action politique en insistant sur l’unité ouvrière.
Entre 1881 et 1890 les forces socialistes se morcellent alors que l’aspiration grandit dans le monde ouvrier tandis que la grève générale cristallise les oppositions qui représente pour nombre d’ouvriers une perspective de révolution sociale.
En revanche, les guesdistes le jugent illusoire et néfaste car elle détourne de l’objectif de conquête du pouvoir politique. Mais ils sont vaincus par le courant de la grève générale. Le processus vers l’union semble irréversible, cap vers le prochain congrès de 1895 à Limoges.
Véritable constituante, le 7ème congrès nationale des chambres syndicales, groupes corporatifs, fédérations de métiers, unions et Bourses du Travail s’ouvre le 23 septembre 1895 et décide de la création d’une « organisation unitaire et collective» ayant pour titre la Confédération Générale du Travail.
La CGT est née …
A Suivre.