«Histoire de la CGT, Bien-être, liberté, solidarité» Ep 8

Les chroniques de Ludo Saison 2 épisode 8
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Inquiet des progrès de la CGT, le pouvoir réagit et le recours aux militaires lors des grèves devient la norme.

L’essoufflement de la poussée gréviste, le poids des divisions internes et la répression se conjuguent pour alimenter en 1909 la crise de sommet qui contraint Grifuelhes à la démission.

Après un bref intérim de Louis Niel, Léon Jouhaux lui succède et installe la coopération avec le parti socialiste contre les lois militaristes.

L’expérience du syndicalisme révolutionnaire se clôt tragiquement en août 1914 par le ralliement de la quasi-totalité des dirigeants de la CGT dont Louis Jouhaux, à l’Union Sacré.

L’expérience de la guerre provoque la conscience d’appartenir à un ensemble plus vaste que la classe et la perception du rôle organisateur de l’Etat est plus forte et la CGT participe tout au long de la guerre à un comité d’action avec le parti socialiste en entretenant des relations avec l’Etat.

Au lendemain du conflit, la guerre a provoqué des transformations importantes dans l’organisation du travail. La production de masse d’armements et le recours à une main d’œuvre industrielle féminine reconfigurent les grands ensembles productifs et augurent des changements à venir.

Le pouvoir met en place dans les entreprises des mécanismes de conciliation et d’arbitrage que la CGT avait toujours combattu comme la mise en place de délégués d’atelier qui court-circuitent les syndicats. La CGT reste complaisante et continue à avoir une politique de contact avec les pouvoirs publics.

Elle continue dans une logique de délégation ( relations/négociations), système inauguré lors du « Cartel des gauches» en 1924 et poursuivi lors du gouvernement d’union nationale de Poincaré en 1926 jusqu’au gouvernement de droite de Tardieu en 1931.

La CGT entend ainsi jouer un rôle d’expert sur les questions économiques et sociales générales.

Ces orientations d’après-guerre dont cependant contestées avec vigueur par une minorité croissante qui n’accepte pas les grandes ruptures qu’elles représentent par rapport aux positions de la CGT d’avant- guerre.