Episode 3 : Le scandale continue
La société d’électrochimie, d’électrométallurgie et des aciéries électrique d’Ugine trouve elle aussi son compte. Durant les 4 années d’occupation ce groupe, ses 22 usines et son PDG Georges-Jean Pauvin ne chôme pas et fournit aux Allemands de l’acide nitrique, du chlore et 30000 tonnes de magnésium.
Elle empoche ainsi environ 1 milliard de francs de bénéfices pour l’essentiel réalisés hors des réquisitions auxquelles Ugine n’aurait pu se soustraire et qui ne représentaient sur la totalité de ses bénéfices que 1.2 millions de francs !….
Les charbonnages français tout comme « la société générale française de la construction automobile» tirent profit des accords avec l’occupant pour réparer les chars de la Wehrmacht ou fabriquer des tracteurs d’artilleries …
Il en va ainsi de la plupart des grands secteurs de l’industrie, du commerce ou encore des assurances dont les activités sont alors plus ou moins liées à des intérêts Allemands.
A la libération, la politique de collaboration économique de Vichy et des patrons fait l’objet de critiques mais elle ne donne pas lieu à une véritable « épuration » dans les milieux patronaux …
Certains industriels ont quand même du mal à se faire oublier comme le constructeur Louis Renault, mécène avant-guerre de l’hebdomadaire d’extrême droite «Gringoire», est inculpé le 23 septembre 1944 pour « commerce avec l’ennemi ».
Renault sera nationalisé en janvier 1945 mesure justifiée par le fait « que ses livraisons à l’armée Française s’étaient montrées notoirement insuffisantes pendant les années qui ont précédé la guerre, ses prestations à l’armée Allemande quant à elles ont été particulièrement importantes» .
La société Gaz de Paris est aussi sur la sellette car une caisse noire alimentait sous l’occupation la presse des partis collaborationnistes.
Il en va de même pour Air France qui a livré à la compagnie Allemande Lufthansa le matériel d’Air France et à même envoyé de ses salariés travailler en Allemagne. Air France tombera dans l’escarcelle de l’Etat mais ses dirigeants ne moisiront pas en prison…
Jean Gosselin patron de la société des grands travaux est chargé de construire du fameux « mur de l’Atlantique » auquel se heurteront les forces alliés. Sa société a également effectué le terrassement des camps d’Orly et du Bourget, construit les blokhauss de Fécamp, des abris anti aériens, des tranchées anti chars …il travaille pour l’essentiel pour la Wehrmacht ou son chiffre d’affaire avoisine les 264 millions de francs.
En aôut 1944, alors que les alliés, au prix de pertes considérables, franchissent le mur de l’Atlantique, il verse 1,4 millions à la résistance …
La justice se montre très conciliante avec lui ne le condamnant qu’à 2 ans de prison et la confiscation juste de la moitié de ses biens …
A suivre…
… L’Oréal et les autres…