40 ans de relents xénophobes relayés par Macron
Cela fait 40 ans que la stratégie de placer au coeur du débat politique la question de l’immigration n’a servi qu’à renforcer l’extrême-droite.
Le président du « nouveau monde » et « des ultras riches » ne fait que resservir de vieilles recettes pour masquer la vacuité d’une politique sociale et économique uniquement orientée en faveur des plus riches.
La stratégie est connue : paupériser un peu plus les « classes dites laborieuses » et leur désigner ensuite un adversaire qui serait cause de leurs maux : l’immigration.
Le président Macron nous ressert l’antienne de l’immigration pour fuir la réalité sociale issue d’une crise qui épargne les riches qui l’ont favorisée.
« Les bourgeois ne croisent pas l’immigration, ce sont les territoires les plus pauvres qui en sont le réceptacle. Les classes populaires subissent le chômage, la pauvreté » a déclaré Macron le 16 septembre devant les députés godillots d’En Marche.
Une autre politique est possible
Pourtant ce sont bien les politiques ultra-libérales qui sont mises en oeuvre par ce gouvernement qui aggravent la précarité et la pauvreté.
Suggérons au Président que pour éviter d’être « un parti bourgeois » qui ne fasse pas le jeu de l’extrême droite il est toujours possible de mener une politique sociale en faveur de la population. Il est possible aussi de taxer les riches, les grandes entreprises, mettre fin à l’évasion fiscale, et pourquoi pas, concevoir enfin de mieux répartir les richesses.
L’Aide Médicale d’État, toujours le même bouc émissaire
L’aide médicale d’État (AME), versée aux sans-papiers malades, sera donc au coeur du débat parlementaire sur la politique migratoire. L’extrême droite en a fait son fonds de commerce : l’aide médicale serait dispensée à profusion à coups de milliards et serait la « cause » de l’afflux d’étrangers en situation irrégulière.
Nous connaissons leur discours, mais qu’il soit en partie repris par le gouvernement est tout simplement honteux et scandaleux.
Rétablissions quelques vérités sur l’AME
L’accès à l’AME est restreint aux seuls étrangers en situation irrégulière, sous condition de ressources et présentes sur le territoire depuis plus de trois mois. Les remboursements sont limités aux tarifs de base de la Sécurité sociale (avec parfois un reste à charge dissuasif) et excluent tout soin de « luxe ». En 2015, plus de 70 % des coûts de l’AME résultaient de frais hospitaliers liés à la tuberculose, au VIH ou à l’accouchement par césarienne. Ceci ne pèse que 0,5 % dans les dépenses de santé. Restreindre l’accès à l’AME, la droite s’y est essayée en 2011. Résultat : « Cela a engendré des retards dans l’accès aux soins et in fine un renchérissement de la dépense, l’état des patients s’étant aggravé », selon un rapport parlementaire.
Pour en finir avec des idées reçues sur l’immigration
Que ce soit les chiffres ou les analyses qui en découlent, tout prouve que le flux migratoire en France est nettement plus bas que celui de nos voisins européens, que l’immigration a un effet très modéré sur le marché du travail, qu’elle augmente la demande de biens et de services donc le PIB, et qu’elle contribue pour un solde positif de près de 4 milliards au budget public.
Accueillir plutôt que haïr
Les classes populaires subissent le chômage, la pauvreté et la précarité. Personne ne subit l’immigration, hormis les racistes.
« L’immigration » ça concerne avant tout des êtres humains, qui n’ont pas souvent le choix et qui se sentent souvent exclus partout les angles. Il serait bon de cesser de les considérer comme un problème mais de reconsidérer la façon de les accueillir.
Comme sur de nombreux autres sujets, cela relève de choix et d’orientations politiques. Celui que vient de faire Macron en discourant de la sorte en fait au final un suppôt de l’extrême droite.