Macron ou la vraie vie
Lors de sa première intervention télévisée concernant l’épidémie de Covid-19, notre cher Président de la République a feint de redécouvrir les vertus de l’Etat providence. Sans doute luimême atteint d’un soudain accès de solidarité, il trouvait en l’hôpital et son personnel soignant, les forces collectives et professionnelles pour faire face au danger que représentait l‘inexorable propagation du virus. La larme à l’œil, notre cher Président redécouvrait l’utilité sans faille des services publics pour assurer la continuité de l’ensemble des services vitaux au fonctionnement de l’état, de ses territoires et l’ensemble des organismes sociaux pour permettre la continuité des prestations sociales. Le fusil à l’épaule, notre cher Président redécouvrait l’impérieuse nécessité des salariés du commerce ou des transports pour faire fonctionner ou acheminer les produits alimentaires ou autres assurant ainsi la poursuite de la vie quotidienne. Il aura fallu un virus pour que notre cher Président de la République redécouvre la vraie vie !
L’essentiel c’est l’intérêt général
Les mêmes salariés, qui depuis des mois, exigeaient des moyens pour les services publics, pour les hôpitaux, pour la protection sociale, la défense de l’emploi, l’amélioration des conditions de travail, l’égalité femmes hommes et l’augmentation générale des salaires… Les mêmes salariés, qui depuis des années, subissaient la remise en cause de leur activité, les suppressions de poste et des organismes sociaux, la diminution drastique des budgets, l’industrialisation et la précarisation du travail, la régionalisation et la fusion de leur organismes… Les mêmes salariés, qui depuis des décennies, voyaient privatiser des pans entiers des secteurs clés de notre économie ou de notre protection sociale jusqu’à la remise en cause global des conquis du Conseil National de la Résistance, de la remise en cause des institutions représentatives du personnel et du mépris des organisations syndicales. Il aura fallu un virus pour que beaucoup s’aperçoivent de l’importance de l’intérêt général !
Maintien des prestations Sécu, et report des réformes scélérates !
Ainsi, les mesures prises de report de loi sur la retraite à point ainsi que sur la dernière phase d’application de la réforme de l’assurance chômage sont en la matière des aveux cinglants de leur caractère rétrograde, régressif et néfaste pour la population. Ainsi, l’ensemble des mesures liées aux prestations en général, qu’elles soient de l’assurance maladie ou familiale, de la complémentaire santé à l’aide médicale d’état, démontre s’il le fallait que les projets gouvernementaux réalisés ou en cours n’avaient d’autres objectifs que la destruction de notre protection sociale et de son pilier : la Sécurité sociale. Ainsi, la démonstration, par la force du moment, révélait au plus grand nombre que les politiques d’austérité et de casse de notre modèle social en vigueur dans notre pays comme en Europe, nous ont conduits à cette situation d’impréparation et de désastre sanitaire avec son lot macabre d’annonce quotidienne. Il aura fallu un virus pour mettre en exergue la responsabilité du capitalisme financier !
Encore et plus que jamais : Notre 100% Sécu
Pourtant, nous n’avons eu de cesse de défendre notre système de protection sociale et de demander son amélioration au travers du 100 % Sécurité sociale, s’inscrivant ainsi dans les valeurs chères à notre organisation syndicale et à Ambroise Croizat, pour que l’individu puisse être protégé des aléas de la vie de la naissance à la mort…
Pourtant, nous avons toujours combattu et récemment encore l’ensemble des contre-réformes par des appels à la grève et aux manifestations où nous avons eu comme seules réponses la violence policière et la répression outrancière de nos rassemblements.
Pourtant, et aujourd’hui plus que jamais, nous avons toujours fait preuve de professionnalisme pour assurer la continuité de nos missions de services publics dans des conditions parfois dangereuses pour notre santé devant le manque ou l’absence de matériels de protection pourtant obligatoires dans de telles circonstances.
Il aura fallu un virus pour que nous soyons en première ligne !
Le virus libéral : Loi d’urgence, Loi de finance, et tous au boulot !
Malgré cela, le gouvernement, dans sa loi de finance rectificative offre à nouveau 345 milliards d’aide ou de soutien à l’emprunt aux entreprises pour soutenir l’économie et seulement 3 milliards pour les hôpitaux, sans remettre en cause l’évasion fiscale ou la fraude aux cotisations sociales et le rétablissement de l’Impôt sur les grandes fortunes.
Malgré tout cela, le gouvernement, dans sa loi d’urgence sanitaire utilise de manière honteuse la période douloureuse de confinement que nous subissons, pour remettre en cause de manière quasi unilatérale ce qui restait de protecteur dans le droit et le Code du Travail faisant ainsi reposer sur les seules épaules des salariés l’effort de reconstruction de l’économie du jour d’après.
Malgré tout cela, le gouvernement continue dans cette stratégie du pire en faisant fonctionner des entreprises non essentielles, préférant à la valeur de nos vies, celle de la bourse et de ses futurs profits, sacrifiant les salariés, les personnes les plus fragiles et une partie de la population sur l’autel infecté du libéralisme…
Il aura fallu un virus pour qu’apparaisse le vrai visage de celles et ceux qui nous dirigent !
L’heure des comptes et des jours heureux va sonner
Alors nous n’aurons d’autres choix, lorsque le moment sera venu, que de demander des comptes, de leur faire payer l’addition de leur incurie et stopper l’hémorragie vitale des politiques antisociales.
Alors nous n’aurons de cesse de revendiquer une société des jours heureux, libérée des angoisses du lendemain, mettant au cœur de ses préoccupations premières, le progrès social et environnemental parce que le bonheur ne vaut que s’il est partagé par tous. Alors nous n’aurons pour ce faire qu’un objectif commun, celui de créer le rapport de force et de descendre tous ensemble dans la rue afin de faire de nos utopies revendicatives, les réalités de demain.