Extraits du communiqué du Réseau Retraites.
"Rapport du COR : un prétexte pour des mesures régressives avant même la retraite par points"
Un déficit organisé pour justifier une dégradation des retraites pour toutes et tous
ce rapport prévoit un déficit des régimes de retraites allant de 0,3 % à 0,7 % de PIB. Ces chiffres sont en réalité similaires à ceux contenus dans le rapport de juin 2019. Ce rapport n’apporte aucun élément nouveau
Ce déficit est mis en scène pour présenter des scénarios permettant, par divers moyens, d’augmenter l’âge effectif de départ en retraite et/ou de baisser le niveau des pensions. Alors que le gouvernement prétendait épargner les générations antérieures à 1963, il apparaît désormais qu’elles seront touchées, au même titre que les autres, par des baisses du niveau des pensions présentées dans le rapport du COR à la demande du Premier ministre. Quel que soit notre régime ou notre âge, nous serons bien toutes et tous concerné·e·s par cette réforme des retraites.
Le rapport du COR que nous avons pu consulter pointe un déficit prévu pour 2025 compris entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros pour l’ensemble des régimes de retraite en 2025, soit entre 0,3 % et 0,7 % du PIB. Selon le COR, lui-même, ce déficit serait la conjonction de deux effets. Côté dépenses, la part des retraites dans le PIB resterait stable à 13,8 % d’ici 2025, ceci grâce à une diminution des pensions par rapport aux salaires, de l’ordre de 3 %. Le déficit proviendrait donc de la baisse des ressources affectées aux retraites qu’organise le gouvernement.
Des réserves suffisantes
Pourtant le COR note que les réserves du système de retraite sont évaluées à 5,6 % PIB, largement suffisantes donc pour passer le cap de 2025. De plus, le COR est bien obligé de reconnaître que l’équilibre financier pourrait facilement être atteint par une hausse modeste des cotisations : en moyenne, 1 point de cotisation supplémentaire à l’horizon 2025. Même en se basant sur les évaluations de déficit du rapport, la situation, on le voit, n’a rien de dramatique
Baisse des pensions pour favoriser la capitalisation
La baisse généralisée du niveau des pensions qui s’annonce est la conséquence logique du choix du gouvernement, fondamental mais jamais discuté, de plafonner les dépenses de retraites, au maximum, à leur niveau actuel (13,8 % du PIB). La proportion de retraité·e·s dans la population augmentant, c’est leur appauvrissement qui est ainsi programmé. La capitalisation deviendrait ainsi dans cette logique un complément indispensable pour les générations les plus jeunes… pour celles et ceux qui en auraient les moyens.
Les solutions existent et sont là
Tout d’abord, même en acceptant les chiffres du COR, la situation n’a rien de dramatique. En 2025, la dette sociale serait remboursée, ce sont donc 16 milliards, utilisés actuellement pour rembourser les marchés financiers, qui seront disponibles. D’autres pistes existent pour résoudre les déficits à court terme. Il faudrait que l’État respecte son engagement à compenser les exonérations de cotisations sociales, puis mette fin à ces exonérations. Elles représentent globalement une perte 5,2 milliards par an pour la Sécurité sociale et n’ont, de plus, jamais fait la preuve d’effets positifs sur l’emploi. À moyen terme, les projections du COR sont claires : une augmentation modérée des cotisations sociales (de l’ordre de 0,2 point par an) permettrait d’enrayer la baisse des pensions tout en maintenant la progression des salaires nets.
Le choix d’une société solidaire
Derrière la question des retraites, il y a un choix de société. Nous voulons une société où la notion de solidarité intergénérationnelle ne soit pas un vain mot, une société où nous ne serons pas obligé·e·s de travailler jusqu’à n’en plus pouvoir pour le plus grand bénéfice des actionnaires, une société qui en finisse avec le chômage et la précarité