Ils n’arrêteront pas le mouvement social
Après avoir été bousculé, interpellé, effrayé même par le mouvement social d’une forme, d’une ampleur et d’une durée inédite, le gouvernement annonce qu’il ne changera pas de cap.
Tenu par les forces de l’argent et par les stipendiaires du CAC 40 Macron envisage de continuer à dérouler son plan : en finir avec la Sécurité sociale, faire basculer notre système de retraite par répartition dans la très inégale et très incertaine retraite par capitalisation, réduire plus encore les droits des privés d’emplois, démanteler les services publiques. Une politique d’austérité pure et dure accompagnée de maigres annonces de plans type « pauvreté ou santé » qui ne comptent à ce jour aucune mesure concrète.
La population rejette pourtant en masse ces politiques qui ont largement fait la démonstration de leur nocivité. Les mouvements de contestation n’avaient pas atteint de tels niveaux depuis des années. On pensait donc ce gouvernement fragilisé, et contraint par la force de la rue, rangerait sa rengaine ultra-libérale pour mener enfin une politique orientée vers les besoins réels des populations. Il n’en est pourtant rien.
L’argument avancé pour s’opposer à une hausse du SMIC (à ne pas confondre avec le paiement d’un complément « social » type prime d’activité comme le propose Macron) est que cela va détruire des emplois. La hausse du salaire serait donc devenue l’ennemi de l’emploi alors qu’hier encore, elle apparaissait comme un nécessaire soutien au développement de l’activité et la reconnaissance par la société du fait que chacun a droit à vivre dignement de son travail.
Il faut en finir avec la « culpabilisation des salariés »
La France est ainsi un pays riche parce qu’il est globalement très productif, parce qu’il a un stock de capital matériel et immatériel considérable, de bonnes infrastructures et dispose de la capacité à reproduire le tout grâce à son système éducatif, son système de santé, sa protection sociale.
Le problème n’est donc pas le « niveau trop élevé des salaires » mais bien l’inégale répartition des richesses (créées pas le travail !).
Augmenter les salaires
Nous exigeons des augmentations de salaires. ATTENTION : pas juste du « pouvoir d’achat », non, du « salaire », ce qui constitue une grosse différence. Notre « pouvoir d’achat » c’est le net sur la fiche de paie. Notre SALAIRE c’est beaucoup plus : il faut y ajouter la retraite, le droit aux indemnités de chômage, notre assurance médicale contre la maladie, les allocations familiales.
L’obsession du capital c’est d’empêcher les augmentations de salaires, c’est de réduire, voir supprimer les cotisations sociales pour asphyxier le financement de la protection sociale et la livrer ainsi au secteur privé.
Il nous faut plus que jamais préparer les mouvements dès la rentrée.
Ce gouvernement ne veut pas changer de cap ? Nous allons l’y contraindre.
Nous avons toutes les raisons de nous montrer optimistes.
Grève à Pôle emploi
Pôle emploi n’avait pas connu une grève d’une telle ampleur depuis sa création, il y a une dizaine d’années. Mardi 20 novembre, un peu plus de 30 % des agents ont participé au mouvement social.
Grève dans la Sécurité sociale
Dans la Sécurité sociale la journée de grève du 18 décembre 2018 a été une réussite. Partout en France des CAF, des CAPM, des URSSAF, des CARSAT, ont connu des taux de grévistes importants. Partout des accueils ont dû fermer et les rassemblements ont montré la détermination des salariés à se faire entendre et à obtenir gain de cause.
Ce n’est qu’un début
Chacun en a conscience, ces journées, ces actions, ces mouvements ne seront pas suffisants si ils ne sont pas suivis par d’autres et renforcés dans un avenir très proche. Le rapport de force est en train d’être renversé, ce n’est pas le moment de renoncer.
Emploi, Salaires, Protection sociale. C’est le triptyque de notre campagne, notre antidote au plan Macron, et il est plus que jamais d’actualité.
L’heure est à la mobilisation, notamment par la grève. Face à ce mouvement profond contre la vie chère, contre l’injustice sociale et fiscale le gouvernement doit céder : faire payer les riches, augmenter les salaires et les revenus, renforcer la protection sociale, déployer un véritable plan de lutte contre la pauvreté, mettre en oeuvre une politique ambitieuse pour la jeunesse, revaloriser les retraites. Non, ils n’arrêteront pas le mouvement social !