Une réaction à la hauteur
Alors que le personnel soignant est au front pour endiguer l’épidémie, que les salariés des services publics et des organismes sociaux font ce qu’ils peuvent pour remplir leur mission, que les plus précaires et les employés du commerce continuent leur travail, parfois au péril de leur vie, que les autres sont confinés, le gouvernement en profite pour légiférer honteusement sur la casse des conquis sociaux.
Il faudra s’en souvenir. Il faudra que justice se fasse lorsque le temps des comptes sera arrivé.
Certains penseront peut-être que cette crise sans précédent que nous traversons et qui révèle l’incurie et l’absurdité du système hyper-capitaliste va rebattre les cartes. Il faudra pour cela une réaction populaire à la hauteur du coups portés.
Sinon, ils nous expliqueront au contraire que l’hôpital public a failli dans sa mission de gestion de la crise sanitaire et en feront un argument supplémentaire pour tout transférer au privé !
Certaines certitudes devront être revues
C’est la théorie développée par Macron dans son allocution de lundi dernier « certaines certitudes devront être revues ». La phrase valise, bien pratique, bien alambiquée : le citoyen y voit un retournement de doctrine, le libéral, quant à lui, une accentuation des politiques du « tout au privé », et c’est cette deuxième voie que suivra Macron. Nous en avons la preuve en matière de crédits consacrés à la recherche.
Le recul sur les droits sociaux dans la loi d’urgence sanitaire est le signe que la seule chose qui les intéresse, c’est comment ils vont pouvoir faire pour exploiter au maximum la crise en cours pour renforcer leur politique.
Après cette crise, peut-être, sera-t-il enfin temps pour les néo-libéraux et les gouvernements de comprendre la valeur pour la société d’une infirmière, d’un enseignant, d’une urgentiste, d’un agriculteur, d’une aide à domicile…face à celle d’un trader.
Aggravation des inégalités
La crise sanitaire majeure que nous vivons aggrave dans des proportions inédites les inégalités sociales. Elle les décuple à tous les points de vue, en même temps qu’elle les rend visibles, palpables, immédiates : conditions de vie, exposition à la maladie, gestion de la vie domestique, de la parentalité, du travail éducatif.
Que justice se fasse
Il faudra que justice se fasse, non pas individuellement, mais à l’échelle collective. Il faudra faire le bilan et changer radicalement de politique pour réparer, rattraper, compenser les inégalités, et payer les soins sans faille apportés par les personnels soignants et l’ensemble des fonctionnaires et des travailleurs mobilisés voire réquisitionnés dans la gestion de la crise et la continuité de la vie sociale.
A la suite de cela il nous appartiendra de leur demander des comptes, et par la force du nombre, leurs imposer un autre modèle de société basé sur la solidarité, la protection sociale, le 100 % Sécurité sociale pour que reviennent les jours heureux.
Les coupables
Nous savons dorénavant que l’urgence sociale dans laquelle veulent nous entrainer le gouvernement comme le patronat sous couvert d’Unité nationale et de crise sanitaire, met en danger l’équilibre même de notre civilisation.
A cet égard, et à ce niveau de responsabilité, nous ne pouvons que les considérer comme coupables !